Maurice HAGEMANS est né le 27 août 1852 dans une
famille riche et cultivée de Liège en Belgique. Passionné d’archéologie, son
père Gustave Hagemans (1830 - 1908) est un égyptologue réputé et un grand
collectionneur d’antiquités. Homme de lettres, il illustre de sa main ses ouvrages
et articles. C’est à n’en pas douter auprès de son père que son fils Maurice
trouvera sa vocation d’artiste. Gustave Hagemans fréquente Félicien Rops (1833 -1898).
Ils partent ensemble en 1874 vers les pays nordiques accompagnés des deux fils
de Gustave ; Maurice et Paul alors âgés de 22 et 21 ans. Camille Lemonnier
(1844 - 1913) dans son livre de 1908, Félicien Rops, l’homme et l’artiste, nous
relate ce voyage : « Rops qui, à travers l'art le plus actif, trouvait
le temps d'écrire chaque jour une dizaine de lettres qui parfois avaient la
longueur d'un chapitre de livre, trouva, par surcroît, le temps de faire de la
copie comme un véritable homme de lettres. De Copenhague, en 1874, il envoie à
l'Indépendance Belge les premiers articles d'une narration qu'il continue
pendant près de deux mois. Avec un ami, Gustave Hagemans, député et savant
homme, il était parti assister là-bas à un Congrès d'archéologie. Ensemble ils
avaient suivi les séances, vu les Thorvaldsen, visité les fameuses cuisines
préhistoriques (Koekkenmoedding), (…) et c'est pour lui l'occasion d'une verve
amusée et toujours renseignée. M. Hagemans était accompagné de deux de ses
fils. L'un, Maurice, qui devait devenir un peintre brillant, faisait alors son
stage d'art. La vie, entre un père qui lui aussi écrivait et un jeune homme qui
s'essayait à manier de la couleur, fut plus occupée qu'aventureuse. » C’est
sans doute à l’issue de ce voyage que Maurice Hagemans expose pour la première
fois à Bruxelles en 1875.
Maurice Hagemans rejoint la colonie d’artistes d’Anseremme où il résidera quelques années. Le village situé au confluent de la Meuse et la Lesse est un lieu de villégiature prisé où se retrouvent de nombreux artistes et écrivains. A l’égal d’Argenteuil, le lieu est propice au canotage que pratique Félicien Rops*. On le voit assis à gauche en maillot rayé sur ces deux photos de la colonie dans les années 80. En février 1879, Maurice Hagemans y épouse Marie Bricard (1865 - 1924). Le couple aura sept enfants dont deux deviendront des artistes de renom : Paul (1884 - 1959) et Germaine (1897 - 1985).
La
famille réside à Anvers de 1884 à 1887 où l’artiste peint des marines. Maurice
Hagemans se tourne vers l’aquarelle qui aura dès lors sa préférence. Il l’évoque
en ces termes dans une lettre érudite : «Mon cher ami, Vous voulez bien me
demander mon opinion sur le caractère que « doit » présenter l’aquarelle.
Mon avis est qu’il convient de laisser à l’artiste la plus grande latitude sur
le choix des moyens à employer pour arriver à produire une œuvre « d’artiste ».
Que m’importe la « cuisine » du métier, si le résultat obtenu me
séduit et m’émeut ? Les pimpantes et papillotantes machinettes des
Italiens nous horripilent, en dépit ou plutôt à cause de leur habileté
simiesque. C’est ce qu’un Vingtiste de nos amis appelait spirituellement :
la patrouille turque de l’Art. Certes, plus gauches, plus tripotées, plus
fatiguées, les aquarelles des maîtres hollandais, tels que Maris, Mauve,
Israëls, etc., nous empoignent et nous charment délicieusement. Conclusion :
mieux vaut fatiguer son papier que son public. A vous bien cordialement".
Maurice
Hagemans illustre dans de nombreuses scènes champêtres la vie des gardiens et
de leurs troupeaux. Si l’eau reste présente dans ses œuvres, c’est l’animal qui
y tient une place particulière. Au-delà d’un simple naturalisme, l’artiste nous
fait sentir dans ses compositions toute l’affection qu’il porte aux bêtes.
A
partir de 1887, Maurice Hagemans devient
membre de la Société des Aquarellistes Belges. Il est le co-fondateur un an plus tôt
de L'Art Indépendant. Son succès est
grandissant et en 1892, le roi Léopold II lui passe commande de quatre panneaux pour le chateau d'Ardenne. L'artiste décède en 1917 à l’âge de 65 ans. Maurice Hagemans repose avec son épouse au cimetière d’Ixelles.
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