Cape Cod, 1972 Harry CALLAHAN (1912 - 1999) |
mardi 31 décembre 2013
dimanche 17 novembre 2013
Jo. COAT (1897 - 1969)
Nous complétons la notice biographique de Jo. COAT de quelques œuvres. Comme nous le rappelait Le Télégramme en commentaire d'une exposition de septembre 2012, l'artiste douarneniste fut un homme discret, connu pour sa gentillesse. Des qualités qui siéent parfaitement à ces marines spontanées que l'artiste réalisait avec talent.
samedi 2 novembre 2013
Gunnar NORRMAN (1912 - 2005)
Gunnar NORRMAN est né en 1912 à
Malmö. Il suit des études de botaniste et de chimie à l’Université de Lund et
s’installe dans la petite ville côtière limitrophe de Lomma. C’est à
l’université qu’il rencontre Ulla Sylvén (1919 - 2012), fille de son professeur
de sciences, qui deviendra son épouse en 1951. Pianiste de grand talent,
passionné de Brahms, Reger et Schumann, Gunnar Norrman embrasse in fine la
carrière d’artiste au début des années 30. Après la peinture, il se tourne exclusivement
vers le dessin et l’estampe dont il deviendra un maître. Ses premières
expositions en Suède remontent au milieu des années 30. Présentes sur tous les
continents, elles ne cesseront qu’à la disparition de l’artiste en 2005. Avec
plus de 1000 œuvres et 15000 éditions, l’œuvre de Gunnar Norrman doit beaucoup au précieux concours d'Ulla qui travaillait l’encre, les papiers,
et l’impression. Le couple voyage et réside notamment en France sur la côte
Atlantique. Au début des années 80, l’artiste expose au Japon ainsi qu’à New-York
à la Galerie Fitch-Febvrel qui produira en 2003 le catalogue raisonné de
l’artiste. A ces dates, le Metropolitan Museum of Art acquière certaines œuvres.
Il sera suivi dans les années 90 par le British Museum.
Lors de l’exposition en 1986 des
œuvres de Gunnar Norrman dans la galerie parisienne Claude Bernard, le poète
Paul De Roux écrira : « Avec du gris, du blanc, du noir, le rayonnement. Des
arbres, une nappe d’eau qui réfléchit presque imperceptiblement la lumière.
C’est un univers souvent aquatique. Parfois crépusculaire : est-ce pour
que la lumière, ténue, n’y apparaisse que plus précieuse ? (…). Des
dessins, des peintures qui sont des formes de
prières. Alors ils demandent de celui qui les regarde un effort de
contemplation, à tout le moins une certaine disposition d’esprit. Mais c’est ce
même effort qui est demandé par un arbre et auquel le dessinateur a
consenti. »
Gunnar Norrman aura laissé une
œuvre profonde à l’humilité précieuse. L’artiste qui fit, telle une marque de
dépouillement, le choix du dessin et de l’estampe, représenta une nature vierge et calme aux confins d'un monde onirique. Celle des horizons lointains des rivages
de la Scanie, celle plus primaire, du monde végétal. Dans un entretien de
novembre 1985 à Jean Paget*, l’artiste évoquait son attachement à la nature en
ces termes : « Qu’est-ce que l’homme dans la nature ? Quelque
chose d’infiniment petit. La nature est extraordinaire et la présence de l’homme
très relative. Il existe une mémoire des saisons plus fortes que celle de l’homme. »
Dans d’infinies nuances d’anthracite, le vide des scènes n’est qu’apparence et
cette ascèse picturale nous renvoie silencieusement à ce que nous sommes et à
nos aspirations. Il s’agit bien comme le dit avec justesse Paul De Roux, d’une
œuvre à l’esthétisme religieux proche de l’art et de la sagesse chinoise que l’artiste
affectionnait.
A l’âge de 93 ans et après pas
moins de 63 années d’exposition, ce grand dessinateur et lithographe suédois s’éteindra dans sa ville natale de Malmö. Son
épouse Ulla le rejoint en 2012.
* : In Gunnar Norrman, Galerie Claude Bernard, presse Tryckeriteknik AB, Malmö, Suède. 1986
vendredi 1 novembre 2013
Henri ROYER (1869 - 1938)
Henri-Paul ROYER naît à Nancy le 22 janvier 1869. Originaire des Vosges, son père Jules (1845 - 1900), lithographe, développera brillamment sa petite imprimerie à Nancy (photo ci-contre). Si le jeune Henri grandit dans cet univers proche des arts, il est à n’en pas douter un enfant talentueux. Son parcours l’amène à intégrer les Beaux-Arts de Paris puis l’Académie Julian à compter de 1888. Il a pour maîtres Louis-Théodore Devilly (1818 - 1886), François Flameng (1856 - 1923) et Jules Lefebvre (1836 - 1911). C’est auprès de ces deux derniers peintres qu’Henri Royer va développer cette parfaite maîtrise du dessin et plus particulièrement du portrait qui le rendra rapidement célèbre. L’Oeuvre d’Art dans son numéro du 5 mai 1893, nous évoque l’artiste dans la colonne Les Symbolistes païens, en ces termes : « (…) Mettons en parallèle avec le jeune peintre de retour de Rome, M. Henri Royer, un jeune aussi dont les envois seront très remarqués (…). M. Henri Royer ! retenez ce nom, c’est celui d’un beau peintre qui fera parler de lui ». L’artiste devient le portraitiste de l’aristocratie et du monde politique.
Les récompenses vont se succéder ; il reçoit au Salon de 1891 une médaille de 3ème classe, puis, est de nouveau gratifié d’une médaille de seconde classe au Salon de 1894 et d’une médaille d’or de la Société des Artistes Français. Dorénavant hors concours, le peintre voyage énormément tant en Amérique qu’en Europe, mais c’est la Bretagne où il se rend en 1896 avec son épouse, qui deviendra la source principale de son œuvre. Il y peint une de ses toiles emblématiques : L’Ex-voto (photo ci-dessous). Cette peinture de 2,2 m sur 1,8 m visible au Musée des Beaux-Arts de Quimper reçoit en 1898 le prix du Salon. Elle symbolisera parfaitement la dimension humaniste et chrétienne de la peinture d’Henri Royer.
Au-delà de la facture académique de ses œuvres, l’artiste sut développer une peinture sensible où les femmes tiennent une place centrale. Dans le matriarcat qui règne alors en Bretagne, le peintre réalise de nombreux portraits attachants des filles, épouses ou mères de ces marins absents. Cette fibre sociale le rapproche d’artistes comme Jules-Bastien Lepage (1848 - 1884) ou Jules Breton (1827 - 1906). En 1900, Henri Royer est fait Chevalier de la Légion d’Honneur. Son dossier nous apprend que c’est un autre artiste lorrain, Émile Friant (1863 - 1932), qui l’introduit en tant que parrain. Après en avoir été l’élève, Henri Royer est professeur aux Beaux-Arts de Paris et à l’Académie Julian. Il expose dans de nombreuses villes d’Europe. Mobilisé le 2 août 1914 pour quatre années de guerre, le peintre en revient comme officier distingué de la Croix de Guerre et de la Military Cross. Devenu membre du Comité, du Jury et du Conseil d’Administration de la Société des Artistes Français puis vice-président de 1922 à 1925, Henri Royer est un artiste accompli à la notoriété assise. Le critique Eugène Soubeyre écrit ainsi en 1920 dans La Nouvelle Revue : « (…) M. Royer a peu de rivaux dans le portrait au crayon sec. Il y apporte une sûreté de trait et une distinction rare. ». Le contraste entre le caractère soigné de ses œuvres et leurs sujets à dimension sociale lui sera cependant quelquefois reproché. La Nouvelle Revue écrit ainsi en 1922 : « Le Vieux pêcheur, d’Henry Royer a des mains bien soignées, car ce peintre délicat n’aime pas à peindre des mains calleuses. Mais cette aversion de la réalité se retrouve aussi dans sa peinture aristocratique : voyez ce double portrait en pied : Portrait de Mme et de Mlle E. C. ; travail bien soigné, sans doute, mais combien les gestes sont compassés, et le naturel chassé de ces visages exsangues, qu’on a voulu jolis et qui ne vivent pas. » La critique est sans indulgence mais dans ces scènes bretonnes, la douleur ennoblie n'était-elle pas fidèle à la pudeur des femmes et des hommes de l'Armor ? Au-delà d'un académisme aristocratique, ce voile posé par le peintre fut avant tout la marque d'un sincère et profond respect.
Henri Royer est fait officier de la Légion d’Honneur en 1931. Le peintre Paul Chabas (1869 - 1937) membre de l’Institut et lui-même Commandeur, est son parrain. Le peintre s‘éteindra en 1938 à Neuilly sur Seine à l’âge de 69 ans.
mercredi 11 septembre 2013
Fritz KÄRFVE (1880 - 1967)
Fritz Edouard KÄRFVE naît à Malmö le 12 septembre 1880. Ses
parents l’orientent dès 14 ans vers le métier de peintre décorateur. Le jeune
Fritz s’initie au dessin lors de cours du soir et après de longues années d'apprentissage, met un terme brutal à son métier un jour de 1899. Il le
racontera en ces termes : ”Un jour
d’automne où je me tenais le pinceau d’une main et le seau de l’autre, prêt à
peindre le plafond du théâtre de Trelleborg, je regardai la mer et la plaine de
la Scanie. C’est alors que je jetai au sol mon pinceau et mon seau, et sous le
regard interrogateur de mes camarades, m’écriai : ”c’est fini maintenant, je deviens
un vrai peintre !” Refusé à l’Académie des Beaux-Arts de Stockholm, le
jeune Fritz réussit à intégrer la toute aussi sélective école de l’artiste et
écrivain, Richard Bergh (1858 - 1919). Il y aura pour maître Karl Nordström
(1855 - 1923) et fréquentera à Stockholm, le peintre Anders Zorn (1860 -1920),
le sculpteur Gerhard Henning (1880 – 1967) et l’acteur John Ekman (1880 -
1949). En décembre 1901, l’artiste s’embarque brièvement sur la goélette Emma où il réalise ses premières marines.
Puis en 1903, il voyage vers le Nord de la Suède. Dans cette nature sauvage, il peint des œuvres contrastées aux accents synthétistes comme ce vol d’oies au-dessus des lacs. Fin 1903, avec son
ami journaliste Gunnar Löwegren, Fritz Kärfve prend la direction de Paris et
intègre l’Académie Colarossi où enseigne le peintre norvégien Christian Krogh
(1852 - 1926). Après trois années de vie parisienne, l’artiste reviendra en
Suède dans la ville côtière d’Alrid, puis de 1907 à 1909 à Copenhague pour travailler
auprès de l’artiste danois Johan Rohde (1856 - 1935).
Détail |
Le
peintre se fixe dans les années 10 en Scanie. Il se marie en 1912 à Sigrid Martina
Sjögren avec qui il aura trois filles : Marianne, Karin et Anna-Stina surnommée
Lull qui deviendra comme son père
artiste peintre. La famille s’installe en 1917 dans une maison construite par
Fritz dans le village côtier de Mälarhusen. Après les portraits et les nus, ces
étendues de plages et de dunes de la mer Baltique deviendront la principale
source d’inspiration de l’artiste. A compter de ces années, Fritz Kärfve ne
cessera d’exposer en Suède dans les villes de Stockholm, Göteborg et Malmö. En
1922, il voyage en Italie puis expose avec un groupe d’artistes suédois, aux
Salons de Paris de 1926 et 1927. L’homme
sera également présent dans de nombreuses villes européennes comme Prague, Venise
ou Berlin.
Le Prince Eugen de Suède (1865 - 1947) estimait que nul autre artiste ne
pouvait peindre les dunes comme Fritz Kärfve. L’artiste nous offre en effet de
très belles illustrations des rivages de la Scanie où le soleil et la mer se
devinent aisément dans l’ombre et la lumière des talus de sable.
Fritz Kärfve laisse une oeuvre inégale mais attachante par sa sincérité où les
œuvres puissantes et sombres de ses débuts cèderont progressivement la place à
une peinture plus figurative aux tons clairs. Décédé le 15 octobre 1967 dans sa
ville de naissance de Malmö, le peintre est aujourd’hui présent dans de
nombreux musées suédois.
vendredi 21 juin 2013
François CACHOUD (1866 - 1943)
Guillaume Apollinaire aura en 1911 à
l'encontre de François CACHOUD une critique féroce. Non sans humour, il écrit : "M. Cachoud aime la nuit et le prouve en
exposant un grand nombre de tableaux nocturnes chez Georges Petit. "Ça
fait rêver", dit le catalogue. Locution aimable qui signifie avant tout
"ça fait dormir". [...]" La critique du poète s'adoucira deux ans
plus tard : "Si l'imagination est rarement
excitée dans ce salon, le jugement peut s'y exercer de façon profitable. Les nuits lunaires de M. Cachoud prennent de
l'importance, dès qu'on sait que le peintre est, comme Henri Matisse, un élève
de Gustave Moreau". [...] Aussi réductrices soient elles, ces critiques reflètent bien le parcours de François Cachoud. Celui d'un jeune savoyard devenu au fil des ans un artiste reconnu. Celui d'un peintre considéré comme le Corot de la nuit qui tel un musicien aura su jouer avec sensibilité une partition picturale faite de nuits lunaires.
Né à Chambéry en 1866, c'est à l'école que
François-Charles Cachoud découvre la peinture. Chose peu commune, il passe en
1889 des Ponts et Chaussée à l'École des Beaux-Arts de Paris grâce à une bourse
du Conseil Général de Savoie. Tourner le dos à une brillante carrière ne fut surement pas un choix facile, et qui sait, la bourse vint peut être pallier
l'arrêt des subsides familiaux. Le jeune artiste s'initie auprès des maîtres Jules-Élie
Delaunay (1828 - 1891) et Gustave Moreau (1826 – 1898). Ses premières
expositions au Salon des Artistes Français débutent en 1891 et l’artiste y
obtient une mention honorable en 1893.
Sa renommée grandit. Jean-Auguste Boyer
d’Agen écrit dans la revue L’œuvre d’Art lors du Salon de 1899 :
« Et, dès lors, nous nous arrêtons
devant la Nuit tombante de M.
François-Charles Cachoud, d’une mélancolie si intense, si majestueuse. La
vérité des formes, la valeur pittoresque a-t-elle surgi par des procédés
routiniers ? Je ne sais ; mais avant tout, c’est le sens désiré qui
s’affirme victorieusement, et je ne perçois autre chose que le sursaut d’un
rêve qui se connaît et qui prend forme, qui est le beau fantôme vivifié d’un
songe et d’une pensée unis pour se parfaire. ». L’année 1900 marque un tournant pour l’artiste
et son œuvre. S’il est nommé P.O. M (Peintre Officiel de la Marine) et
participe à la décoration du paquebot transatlantique La Savoie, François Cachoud se tourne alors vers cette peinture de
paysages illustrée de jeux d’ombres et de clairs obscurs qui deviendra son leitmotiv
pictural. Elle lui assurera une notoriété grandissante qui débutera en devenant
hors concours et médaillé de bronze à l’Exposition Universelle de 1900.
Profondément attaché à sa région savoyarde,
l’artiste jette l’ancre dans les années 10 dans le village de Saint-Alban-de-Montbel,
où sa maison de campagne Le Grillon aux
abords du lac d’Aiguebelette, devient le sujet de ses toiles lunaires. Comme un couronnement, l’artiste remporte une
médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1937 et devient membre du Comité du
Salon en 1940. François Cachoud décédera en 1943 à l’âge de 77 ans. Il est inhumé
avec son épouse Rosine dans son village de Saint-Alban-de-Montbel.
Max PIETSCHMANN (1865 - 1952)
A l’instar de nombreux artistes empreints de liberté et réfractaires à l’Académisme, Max Pietschmann rejoint la colonie de peintres pleinairistes de Goppeln fondée par Carl Bantzer (1857 -1941). C’est alors le temps du voyage. Accompagné de l’artiste Hans Unger (1872 – 1936), il part vers l’Italie où il résidera deux années. Max Pietschmann intègre l’Académie Julian à Paris et sera primé lors de l’Exposition Universelle de 1900. Il revient s’installer à Dresde et âgé de 49 ans en 1914, échappera sans doute à la mobilisation. Au sortir de la Grande Guerre, la colonie de Goppeln trouve son prolongement dans la création du Dresdner Sezession Gruppe où Max œuvre de façon marginale.
Le fil de l’œuvre de Max Pietschmann se perd alors dans les années de déluges qui suivront. Sa peinture éloignée de tous mouvements picturaux fut peut être alors de commande ou de subsistance. Quoi qu’il en soit, l’artiste qui s’éteint en 1952 à 87 ans, nous laisse les fragments d’une œuvre brillante et trop vite oubliée.
samedi 6 avril 2013
William Frederick RITSCHEL (1864 - 1949)
Wilhelm Friedrich RITSCHEL naît à
Nuremberg en Bavière le 11 juillet 1864.
Son père, fonctionnaire le fait étudier à l’École latine. Sans doute en lien
avec l’apprentissage technique dispensé par l’École, Wilhelm embrasse le métier
de marin à 18 ans.
Il réalise ses premières esquisses et leur qualité n’échappe
pas au Capitaine de navire. L’histoire dit que c’est lui qui aidera le jeune Wilhelm
à intégrer l’Académie Royale de Munich. Il y aura pour maîtres Karl Raupp (1837
- 1918) et Friedrich August von Kaulbach (1850 - 1920). Wilhelm voyage et
visite la Norvège, la Hollande, la France et découvre l’Europe du Sud.
A 31 ans, il émigre aux
Etats-Unis où il deviendra pour la postérité William Frederick Ritschel. L’artiste
rejoint sans doute Milwaukee où une colonie de peintres allemands travaille à
la production de panoramas et cycloramas. L’homme d’affaire d’origine allemande
William Wehner avait créé The American
Panorama Company et recrutait des peintres germaniques pour réaliser ces grandes
fresques historiques qui vont connaître un engouement jusqu’au début du XXème. Il
est fort probable que l’arrivée tardive de William Ritschel en 1895 vint pallier le
retour vers l’Europe de certains de ces artistes tels Gustav Wendling (1862 –
1932)*, Otto Dinger (1860 – 1921) ou Wilhelm Schroeter (1849 - 1904).
William travaille ensuite pour la
célèbre revue illustrée Collier's Weekly pour
laquelle il produit en 1898 à la Havane une série d’illustrations de la guerre
hispano-américaine. Le début des années 1900 est pour lui l’occasion de
parcourir la côte Est des Etats-Unis peignant les rivages du Maine, du
Massachussetts ou de la Nouvelle Écosse. Il intègre rapidement la communauté
artistique en devenant membre du Salmagundi Club et de la New-York Watercolor Society,
et connaît dès lors une ascension rapide.
C’est en 1905 qu’il expose pour la
première fois à la National Academy of Design. S’il restera toujours proche de
New-York, les années 10 sont l’occasion pour lui de voyager vers l’Ouest
jusqu’en Californie. Il découvre Carmel sur la Côte pacifique et devient le
pionnier de la colonie d’artistes qui y œuvrera. William revient en Europe et
peint à Katwijk aan Zee sur la côte Hollandaise. L’artiste obtient des prix
majeurs comme le Carnegie Prize en
1913 et la médaille d’or du National Art
Club en 1914, puis celle de l’Exposition internationale Panama-Pacific à
San Francisco en 1915. Devenu en 1914 américain et, honneur suprême, Académicien
à la National Academy, l’artiste construit en 1917 à Carmel un château qui surplombe
du haut des falaises, les vagues de l’océan Pacifique que l’on retrouvera si
sensiblement peintes dans ses toiles.
Cet ancrage n’empêche par William
Ritschel de partir en 1924 pour un tour du monde de deux années qui le verra
voyager en Europe, en Orient et dans les Mers du Sud, notamment à Tahiti où il
résidera. En 1926, il revient à New-York et expose ses œuvres à la Galerie
Milch, mais aussi en Europe ; à la Royal Academy de Londres et au Salon
de Paris où il recueille une mention honorable. Les années 30 sont pour lui l’occasion
de côtoyer les artistes de la colonie de Carmel. Il peint sa fameuse peinture, L’épave (ci-dessous) souvenir de jeunesse où à l’âge
de 19 ans en partance vers l’Amérique de Sud, le jeune Wilhelm croisa un vaisseau
fantôme dans la Mer des Sargasses.
William Ristschel, comme son ami
Paul Doughery (1877 - 1947), s’inscrit dans l’héritage artistique de l’œuvre
marine de Winslow Homer (1836 - 1910). L’artiste qui durant la seconde Guerre
Mondiale fit fondre ses médailles pour en gratifier la Croix Rouge, ne vécut que
pour l’art, seul moyen à ses yeux de donner un sens à sa vie. Les voyages, les rencontres, mais surtout la mer, furent les
ferments d’une œuvre brillante et de façon merveilleuse, celle d’un jeune marin allemand devenu par passion
et volonté, un artiste majeur de l’impressionnisme américain.
* : cf. biographies de ces artistes.
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