La baie de Douarnenez appartient
sans doute au peintre Louis-Marie DÉSIRÉ-LUCAS. Il la parcourut pendant plus de
30 ans avec son ami Abel Villard (1871 - 1969) et réussit plus que nul autre à saisir
la puissance de ces grands espaces de l’Armor. Dans ses toiles de grand format,
Désiré-Lucas délaissera les bleus éclatants des journées ensoleillées ou le
gris des jours sans lumière, pour peindre des ciels sculptés par les vastes
nuages glissant sous les vents d’Ouest. « Si je vis encore un peu, je ne peindrai plus que des ciels » disait-il à la fin de sa carrière en rajoutant que « le ciel est roi
en Bretagne ». Le peintre nous en a laissé le plus brillant des
témoignages.
lundi 17 avril 2017
dimanche 2 avril 2017
Regards Croisés : Le Sillon à Camaret-sur-Mer
Le Sillon à Camaret-sur-Mer
Jilm SÉVELLEC (1897 - 1971)
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Le Sillon à Camaret-sur-Mer
Jilm SÉVELLEC (1897 - 1971)
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Six tableaux à la parenté évidente pour une énigme. Elle débute dans un lieu connu, celui du Sillon, cette jetée naturelle de galets protégeant le port de Camaret-sur-Mer à la pointe de la Bretagne. Bâties toutes deux au 17ème siècle, la Chapelle Notre Dame de Rocamadour et la Tour Vauban s’y côtoient. Le port breton deviendra deux siècles plus tard un lieu prisé par les artistes. Eugène Boudin (1824 - 1898) sera le premier à y poser son chevalet au début des années 1870. Il sera suivi par de nombreux artistes et hommes de lettres qui trouveront dans la beauté sauvage des paysages de la presqu’île de Crozon, un lieu idéal pour la création. Les peintres Charles Cottet (1863 - 1925), Georges Lacombe (1868 - 1916), l’écrivain Gustave Toudouze (1877 - 1974) et le poète au destin tragique, Saint-Pol-Roux (1861 - 1940) marqueront de leurs empreintes la ville. Mais revenons à nos tableaux. Leur proximité saute aux yeux. Au fond, les silhouettes de la Chapelle et de la Tour se dessinent, tandis qu’au premier plan, surgissent les proues des langoustiers sur leurs cales. Mâtés, ils n’ont pas rejoint ce qui deviendra jusqu’à nos jours un cimetière de bateaux. Les langoustiers semblent parés à naviguer et des hommes en vareuses s’affairent auprès des coques. Rien de surprenant car le Sillon accueillait des chantiers navals depuis le début du 19ème, comme celui des Keraudren. Parmi ces six tableaux, deux nous sont parfaitement connus (photos ci-dessus). Ils ont été réalisés par Jim Eugène Sévellec, un enfant du pays né à Camaret en janvier 1897. L’artiste peint par deux fois cette scène dans des tons différents. On remarque sur celle aux couleurs les plus chaudes qu’une petite ancre de marine côtoie la signature de l’artiste. Jim Sévellec devient en 1936 Peintre Officiel de la Marine (P.O.M) et peut donc adjoindre la prestigieuse marque à sa signature. Voilà qui nous renseigne sur l’ordre de création des deux œuvres.
Le Sillon à Camaret-sur-Mer
Atelier de Paul MORCHAIN (1876 - 1939)
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Camaret, la Voile rouge
Paul MORCHAIN (1876 - 1939)
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Le second tableau ci-dessus est attribué à un autre peintre officiel de la marine, Paul Morchain (1876 - 1939). L’artiste né à Rochefort en décembre 1876, sera l’élève d’Eugène Chigot (1860 - 1923). Il s’agit d’une œuvre d'atelier non signée. Une esquisse fort éloignée d’une précédente version réalisée par l’artiste dite à la voile rouge.
Un élément historique vient contrarier la datation de ces différentes œuvres. Il existait sur le Sillon à côté de la Tour Vauban, un château d’eau qui fut érigé en novembre 1917 (photos ci-dessus). Cet ouvrage qui n’apparaît dans aucune de ces peintures, disparut en juin 1939, année de décès de Paul Morchain. Seules deux peintures trouvent donc une cohérence chronologique ; celle de Paul Morchain à la voile rouge, sans doute réalisée avant 1917 et celle de Jim Sévellec devenu P.O.M peinte postérieurement à 1939. Le mystère est entier pour les deux œuvres restantes et vient s’épaissir encore lorsque surgissent trois œuvres similaires non attribuées mais signées pour deux d’entre elles, dont l’une est datée de 1944 (photos ci-dessous). Comment expliquer cette parenté ? Est-elle le fruit d’un groupe d’artistes réalisant par jeu la même scène ? Ou ces œuvres seraient-elles une simple succession de copies ? Le Sillon de Camaret-sur-Mer garde pour l’instant la clé de ces énigmes.
Le Sillon à Camaret-sur-Mer, 1944
Anonyme signé en bas à gauche
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Le Sillon à Camaret-sur-Mer Anonyme |
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dimanche 5 février 2017
Axel FAHLCRANTZ (1851 - 1925)
Dans son œuvre, Axel FAHLCRANTZ (1851 - 1925) s'intéressa au moment précis où entre chien et loup, le soleil évanoui retient le jour pour quelques minutes encore. Dans ce moment dit de l'heure bleue où le monde bascule lentement dans l'obscurité. Loin des soleils couchants foisonnants de couleurs, les crépuscules en demi-teintes du peintre suédois illustrent les regrets et les craintes que la nuit vient à révéler doucement. Mais dans ces vastes paysages abandonnés, l’espoir et l’attente côtoient la nostalgie du temps révolu. Avec récurrence, le peintre place sur l’horizon, à la frange des nuages ou à l’orée d’une forêt dense, une lueur, un trait de lumière qui semble indiquer une voie. Face à l'obscurité grandissante, les œuvres d’Axel Fahlcrantz résonnent comme des invitations discrètes à la religiosité et au divin.
L’artiste est né le 5 septembre 1851 à Stockholm dans une famille érudite. Son père Erik (1790 - 1866) est théologien et clergyman tandis que son oncle Carl Johan (1774 - 1861) est un peintre paysagiste réputé. A leurs décès, le jeune Axel est un tout jeune homme mais le temps a peut-être suffi pour lui transmettre à la fois le goût des arts et du sacré. L’artiste qui a intégré au début des années 1870 l’Académie des Beaux-Arts de Stockholm, aura pour maîtres le paysagiste Per Daniel Holm (1835 - 1903) et Edvard Perséus (1841 - 1890). Il semble avoir fait l’ensemble de sa carrière en Suède où il devient en 1907 membre de l’Académie.
La femme de lettre suédoise Fredrika Bremer (1801 - 1865) dans son livre Tableaux De La Vie Privée. La Famille H... écrira en 1831 : « …, je fuyais de chambre en chambre, et je trouvai enfin dans celle d'Hélène, à l'étage au-dessus, un port assuré contre l'orage. Cette petite pièce me parut être la plus jolie et la plus riante de la maison ; elle avait ses fenêtres au soleil, les murs étaient ornés de tableaux représentant, la plupart, des paysages agréables. On en remarquait surtout deux de Fahlcrantz dans lesquels le pinceau de cet artiste célèbre avait reproduit avec magie le calme ravissant qu'un beau soir d'été répand sur la nature, et qui se communique avec tant de puissance au cœur de l'homme. Les yeux qui se fixaient attentivement sur ces tableaux ne tardaient point à prendre une expression mélancolique, rêveuse, preuve certaine de la beauté pleine de vérité de ces chefs-d’œuvre. L'ameublement de cette chambre était joli et commode. Un piano, une bibliothèque bien garnie, un chevalet, prouvaient que rien ne manquait, dans cet espace resserré, de ce qui peut rendre les plaisirs du monde inutiles et remplir les heures du jour de la manière la plus agréable. »
On ne peut qu'être surpris par ce commentaire de Fredrika Bremer sur les tableaux de Carl Johan tant il sied si bien à ceux d'Axel Fahlcrantz. Comme si l'oeuvre romantique de ce dernier fut le fruit d'un dialogue entre un oncle et son neveu tous deux artistes, et peut-être même au-delà, entre un fils et son père. Âgé de 74 ans, Axel Fahlcrantz décèdera à Stockholm en 1925.
On ne peut qu'être surpris par ce commentaire de Fredrika Bremer sur les tableaux de Carl Johan tant il sied si bien à ceux d'Axel Fahlcrantz. Comme si l'oeuvre romantique de ce dernier fut le fruit d'un dialogue entre un oncle et son neveu tous deux artistes, et peut-être même au-delà, entre un fils et son père. Âgé de 74 ans, Axel Fahlcrantz décèdera à Stockholm en 1925.
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dimanche 1 janvier 2017
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