A l'heure de l'exposition Monet, nous ne résistons pas à l'envie de vous donner le sujet de peinture du Prix de Rome 1893 soumis aux dix logistes. "Donc, ayant pris Samson, les Philistins lui arrachèrent les yeux et, l'ayant mené à Gaza, ils l'enfermèrent dans une prison où ils lui firent tourner la meule d'un moulin et où, surveillé par un gardien, il subissait les railleries et outrages de la foule." Voilà qui dérouterait plus d'un étudiant aux Beaux-Arts. Pour l'histoire, l'heureux vainqueur à l'approbation unanime de l'Ecole et du public nous relate la revue L'Oeuvre d'Art, fut Maurice Mitrecey. Ce prix n'allait guère porter chance au lauréat décédé un an plus tard en 1894.
dimanche 28 novembre 2010
vendredi 26 novembre 2010
Emma SIROT (1879 - ?)
Emma SIROT de son nom de jeune fille Duthoit, est née le 1er août 1879 à La Madeleine dans le Nord. Elle sera l’élève de M. Bourgogne aux Ecoles Académiques de Douai et passera avec succès ses Certificats d’Aptitude à l’Enseignement du Dessin dans les Ecoles Normales, les Collèges puis les Lycées (1er degré et degré supérieur). Elle épousera Henri Sirot, architecte et peintre né à Valenciennes, qui deviendra à partir de 1902 l’architecte de la ville de Douai pendant 25 ans. Le couple y fera toute sa carrière ; Henri Sirot en tant que professeur d’architecture des Ecoles Académiques et Emma Sirot en tant que professeur à l’Ecole des Beaux-Arts. Emma Sirot exposera au Salon des Artistes Français tout comme son mari, 1er Second Grand prix de Rome en 1899 et Médaille d’Or 2ème Classe. Le couple sera honoré des Palmes Académiques. Si Emma Sirot travaille principalement la peinture à l’huile mais aussi l’illustration (photo ci-dessous), son mari a une préférence pour l’aquarelle. Les sujets sont fréquemment communs au gré des voyages du couple ; Semur-en-Auxois, Collioure, Bruges et son béguinage, et la Bretagne où ils se rendront plusieurs fois (1908 et 1930). Bien évidemment, de nombreuses œuvres ont pour sujet leur ville de Douai où le Musée de la Chartreuse conserve une nature morte d’Emma Sirot exécutée en 1906 et acquise en 1946 (Cuivre et vieux livres).
Dans La Revue des Beaux-Arts n°429 du 1er avril 1925, aux pages Courrier des Départements, le chroniqueur Paul Dervaux écrira au sujet du Salon de Douai : "[...] Le nombre de toiles n'étant pas limité nous remarquons une quantité d'oeuvres signées Sirot. Que de Sirot ! Il nous fut répondu qu'il y avait Sirot et Sirot. Il n'est pas déplaisant de voir tant de tableaux de Mme Emma Sirot, car ils sont tous bons, ce professeur possède un bien joli talent, et ce qui ne gâte rien, c'est une patriote que les Allemands trouvèrent bon d'emmener en captivité dans leur pays pendant la guerre. Cour de l'infirmerie, doit être bien agréable pour les malades, vu avec l'oeil du peintre ; la finesse du rouge du mur met en valeur la beauté des verts qu'éclaire un rayon de soleil, c'est plus qu'adroit, c'est artistique. Une place à Boulogne, est indiquée sur nos notes avec ce simple mot : admirable ! et Entrée du square Jemmapes porte comme critique ; très fin, fort délicat. Henri Sirot peint des aquarelles, qui elles aussi sont fort distinguées et dont les sujets bien mis en page ont de la séduction. Entrée de ferme, Les Tinselleries, Le port de Boulogne. Il est de mode à Douai de faire de la peinture de paire ; nous avons encore deux Aimé. [...]".
Dans La Revue des Beaux-Arts n°429 du 1er avril 1925, aux pages Courrier des Départements, le chroniqueur Paul Dervaux écrira au sujet du Salon de Douai : "[...] Le nombre de toiles n'étant pas limité nous remarquons une quantité d'oeuvres signées Sirot. Que de Sirot ! Il nous fut répondu qu'il y avait Sirot et Sirot. Il n'est pas déplaisant de voir tant de tableaux de Mme Emma Sirot, car ils sont tous bons, ce professeur possède un bien joli talent, et ce qui ne gâte rien, c'est une patriote que les Allemands trouvèrent bon d'emmener en captivité dans leur pays pendant la guerre. Cour de l'infirmerie, doit être bien agréable pour les malades, vu avec l'oeil du peintre ; la finesse du rouge du mur met en valeur la beauté des verts qu'éclaire un rayon de soleil, c'est plus qu'adroit, c'est artistique. Une place à Boulogne, est indiquée sur nos notes avec ce simple mot : admirable ! et Entrée du square Jemmapes porte comme critique ; très fin, fort délicat. Henri Sirot peint des aquarelles, qui elles aussi sont fort distinguées et dont les sujets bien mis en page ont de la séduction. Entrée de ferme, Les Tinselleries, Le port de Boulogne. Il est de mode à Douai de faire de la peinture de paire ; nous avons encore deux Aimé. [...]".
mercredi 24 novembre 2010
Frank Lewis EMANUEL (1865 - 1948)
Frank Lewis EMANUEL est né en 1865 à Londres. Il étudie à l’University College puis à la Slade School fondée en 1871. Il y aura comme maître Alphonse Legros (1837 - 1911) installé à Londres depuis 1863 à l’initiative de son ami James Whistler (1834 - 1903), et qui sera plus tard naturalisé britannique. C’est peut être Alphonse Legros qui lui conseillera d’intégrer l’Académie Julian à Paris alors plus ouverte aux étudiants étrangers que l’Ecole des Beaux-Arts. Cette dernière décourageait les étudiants étrangers de s’inscrire notamment en imposant une épreuve de français réputée difficile. Frank Lewis Emanuel voyagera énormément à la fois en Europe et sur de multiples continents puisqu’il visitera l’Afrique du sud et l’île de Ceylan. Sa production sera très riche à la fois en tant que peintre, aquarelliste, illustrateur, graveur mais aussi critique d’art et même topographe.
La gravure ci-dessus nous présente des sardiniers dans le couchant. Les chaloupes sont caractéristiques de la fin du XIXème avec un mât d’artimon plus grand que celui de misaine. Les voiles sont au tiers et marquées par le faible apiquage des vergues. Elle fut sans doute exécutée lors du passage de l’artiste en pays breton. Nous savons que Frank Lewis Emanuel séjourna également à La Rochelle où il réalisa une peinture de l’entrée du port et de ses deux tours (photo ci-dessous).
dimanche 7 novembre 2010
Richard Gibbs Henry TOOVEY (1861 - 1927)
Autoportrait Richard G. H. TOOVEY, Lith. |
Richard Gibbs Henry TOOVEY naquit en 1861 à Bruxelles où son père Edwin Toovey (1826 - 1906) travaillait en tant que peintre, aquarelliste et surtout lithographe. D’origine anglaise, Edwin Toovey s’était associé avec l’aquarelliste et lithographe Gustave Simonau (1810 - 1870) pour fonder une importante imprimerie lithographique à Bruxelles. Le photographe Jules Géruzet (1818 - 1874) leur servit souvent d’éditeur. Nul doute que la vocation artistique de Richard naquit auprès de son père. Elle se traduira en 1888 par la lithographie ci-dessous de Richard représentant sous le titre The Scene Painter son père Edwin au travail. Richard Gibbs Henry Toovey fut très vite reconnu pour son talent. Elève de l’Arnold Lodge School, de l’école des Beaux-Arts de Birmingham et de celle de Paris, il reçut dès son plus jeune âge des bases solides en arts graphiques et commença à exposer dès l’âge de 21 ans. A cette époque, il présenta des gravures à la Royal Academy et au Salon de Paris.
The Scene Painter Richard G. H. TOOVEY, Lith. |
La lithographie ci-dessous représente deux sardiniers entrant dans le port de Concarneau en Finistère. Elle est datée de 1889. De retour de pêche, les sardiniers arrivent sous voile avec ici un vent bien absent. Les gréements se reflètent dans l’eau et les chaloupes n’ont guère de gîte. Un moment de quiétude rare pour ces bateaux plus accoutumés à la rudesse de la mer d’Iroise ou à l’effervescence de la vie portuaire de cette époque.
samedi 6 novembre 2010
Lionel WALDEN (1861 - 1933)
Lionel WALDEN est né à Norwich dans le Connecticut le 22 mai 1861. Il connaît une jeunesse errante au gré des mutations de son père pasteur de l’Eglise Episcopale. Lionel Walden s’initie à l’art dans le Minnesota et rejoint assez jeune l’Europe. Il intègre l’atelier du célèbre portraitiste Carolus-Duran (1837 - 1917) qui accueille à cette époque une majorité de peintres anglais et américains. Il voyage et se rend en Angleterre, plus précisément à Cardiff dans le pays de Galles, où il expose dès 1893 à la Cardiff Fine Art Society. Il illustre la révolution industrielle notamment dans ses scènes de trains ou d’usine, mais peint aussi ses premières marines et clairs de lune dont il deviendra un maître. Lionel Walden vit à Falmouth puis revient à Paris où il expose aux Salons, et ce dès 1896 avec la fameuse peinture Les docks de Cardiff réalisée en 1894 et toujours visible au Musée d’Orsay. Il remporte une médaille d’argent à l’Exposition Universelle de 1900.
Son succès est certain même si Guillaume Apollinaire aura à son encontre cette phrase lapidaire et peu amène : « M. Lionel Walden peint des brumes avec trop de conscience et trop de brume ». Le "roi de la Bohème" comme il est nommé à Paris reçoit la Légion d’Honneur en 1910. Il ne cessera de voyager en Bretagne, mais aussi dès 1911 à l’invitation de son compatriote James Austin « Kimo » Wilder (1868 - 1934) à Hawaï. Subjugué par la beauté des îles, il s’y rendra de multiples fois. Lionel Walden peint en compagnie de l'artiste David Howard Hitchcock (1891 - 1943) des marines et donne des leçons d'art.
Si Hawaï garde pour cet artiste une affection toute particulière, la France fut incontestablement sa terre d’adoption. Malheureusement, il y décède accidentellement en 1933 dans la ville de Chantilly.
Si Hawaï garde pour cet artiste une affection toute particulière, la France fut incontestablement sa terre d’adoption. Malheureusement, il y décède accidentellement en 1933 dans la ville de Chantilly.
lundi 1 novembre 2010
William WILSON
William WILSON est né au milieu du XIXème dans la ville d’Oldmeldrum dans l’Alberdeenshire, région située au nord-est de l’Ecosse. Il étudie l’art à la Royal Scottish Academy pendant neuf années puis quitte Edimbourg pour voyager sur le continent. William Wilson effectue un passage à Paris où il découvre le Louvre, les galeries du Musée du Luxembourg et les Salons et voyage en Bretagne. Il sera un peintre de marine reconnu exposant régulièrement entre 1884 et 1895 à l’Albert Institute Fine Art Exhibitions, la Royal Scottish Academy et dès 1885, à la Royal Academy of Arts de Londres. Son succès lui vaut en 1888, un article des plus élogieux dans The Piper O’ Dundee. Après avoir vécu à Edimbourg où seront nés ses quatre filles (Clara, Dora, Minnie et Edith) et son fils John, William Wilson restera surtout attaché à sa ville de Dundee dont le Musée conserve aujourd’hui certaines de ses œuvres.
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