dimanche 5 février 2017

Axel FAHLCRANTZ (1851 - 1925)



   Dans son œuvre, Axel FAHLCRANTZ (1851 - 1925) s'intéressa au moment précis où entre chien et loup, le soleil évanoui retient le jour pour quelques minutes encore. Dans ce moment dit de l'heure bleue où le monde bascule lentement dans l'obscurité. Loin des soleils couchants foisonnants de couleurs, les crépuscules en demi-teintes du peintre suédois illustrent les regrets et les craintes que la nuit vient à révéler doucement. Mais dans ces vastes paysages abandonnés, l’espoir et l’attente côtoient la nostalgie du temps révolu. Avec récurrence, le peintre place sur l’horizon, à la frange des nuages ou à l’orée d’une forêt dense, une lueur, un trait de lumière qui semble indiquer une voie. Face à l'obscurité grandissante, les œuvres d’Axel Fahlcrantz résonnent comme des invitations discrètes à la religiosité et au divin. 
L’artiste est né le 5 septembre 1851 à Stockholm dans une famille érudite. Son père Erik (1790 - 1866) est théologien et clergyman tandis que son oncle Carl Johan (1774 - 1861) est un peintre paysagiste réputé. A leurs décès, le jeune Axel est un tout jeune homme mais le temps a peut-être suffi pour lui transmettre à la fois le goût des arts et du sacré. L’artiste qui a intégré au début des années 1870 l’Académie des Beaux-Arts de Stockholm, aura pour maîtres le paysagiste Per Daniel Holm (1835 - 1903) et Edvard Perséus (1841 - 1890). Il semble avoir fait l’ensemble de sa carrière en Suède où il devient en 1907 membre de l’Académie. 



La femme de lettre suédoise Fredrika Bremer (1801 - 1865) dans son livre Tableaux De La Vie Privée. La Famille H... écrira en 1831 : « …, je fuyais de chambre en chambre, et je trouvai enfin dans celle d'Hélène, à l'étage au-dessus, un port assuré contre l'orage. Cette petite pièce me parut être la plus jolie et la plus riante de la maison ; elle avait ses fenêtres au soleil, les murs étaient ornés de tableaux représentant, la plupart, des paysages agréables. On en remarquait surtout deux de Fahlcrantz dans lesquels le pinceau de cet artiste célèbre avait reproduit avec magie le calme ravissant qu'un beau soir d'été répand sur la nature, et qui se communique avec tant de puissance au cœur de l'homme. Les yeux qui se fixaient attentivement sur ces tableaux ne tardaient point à prendre une expression mélancolique, rêveuse, preuve certaine de la beauté pleine de vérité de ces chefs-d’œuvre. L'ameublement de cette chambre était joli et commode. Un piano, une bibliothèque bien garnie, un chevalet, prouvaient que rien ne manquait, dans cet espace resserré, de ce qui peut rendre les plaisirs du monde inutiles et remplir les heures du jour de la manière la plus agréable. »
On ne peut qu'être surpris par ce commentaire de Fredrika Bremer sur les tableaux de Carl Johan tant il sied si bien à ceux d'Axel Fahlcrantz. Comme si l'oeuvre romantique de ce dernier fut le fruit d'un dialogue entre un oncle et son neveu tous deux artistes, et peut-être même au-delà, entre un fils et son père. Âgé de 74 ans, Axel Fahlcrantz décèdera à Stockholm en 1925.    

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