vendredi 21 juin 2013

Frans HENS (1856 - 1928)

Nous complétons ici la notice biographique de Frans Hens de quelques photos de ses œuvres marines. 


François CACHOUD (1866 - 1943)

   

   Guillaume Apollinaire aura en 1911 à l'encontre de François CACHOUD une critique féroce. Non sans humour, il écrit : "M. Cachoud aime la nuit et le prouve en exposant un grand nombre de tableaux nocturnes chez Georges Petit. "Ça fait rêver", dit le catalogue. Locution aimable qui signifie avant tout "ça fait dormir". [...]" La critique du poète s'adoucira deux ans plus tard : "Si l'imagination est rarement excitée dans ce salon, le jugement peut s'y exercer de façon profitable.  Les nuits lunaires de M. Cachoud prennent de l'importance, dès qu'on sait que le peintre est, comme Henri Matisse, un élève de Gustave Moreau". [...] Aussi réductrices soient elles, ces critiques reflètent bien le parcours de François Cachoud. Celui d'un jeune savoyard devenu au fil des ans un artiste reconnu. Celui d'un peintre considéré comme le Corot de la nuit qui tel un musicien aura su jouer avec sensibilité une partition picturale faite de nuits lunaires.



Né à Chambéry en 1866, c'est à l'école que François-Charles Cachoud découvre la peinture. Chose peu commune, il passe en 1889 des Ponts et Chaussée à l'École des Beaux-Arts de Paris grâce à une bourse du Conseil Général de Savoie. Tourner le dos à une brillante carrière ne fut surement pas un choix facile, et qui sait, la bourse vint peut être pallier l'arrêt des subsides familiaux. Le jeune artiste s'initie auprès des maîtres Jules-Élie Delaunay (1828 - 1891) et Gustave Moreau (1826 – 1898). Ses premières expositions au Salon des Artistes Français débutent en 1891 et l’artiste y obtient une mention honorable en 1893.


Sa renommée grandit. Jean-Auguste Boyer d’Agen écrit dans la revue L’œuvre d’Art lors du Salon de 1899 : « Et, dès lors, nous nous arrêtons devant la Nuit tombante de M. François-Charles Cachoud, d’une mélancolie si intense, si majestueuse. La vérité des formes, la valeur pittoresque a-t-elle surgi par des procédés routiniers ? Je ne sais ; mais avant tout, c’est le sens désiré qui s’affirme victorieusement, et je ne perçois autre chose que le sursaut d’un rêve qui se connaît et qui prend forme, qui est le beau fantôme vivifié d’un songe et d’une pensée unis pour se parfaire. ». L’année 1900 marque un tournant pour l’artiste et son œuvre. S’il est nommé P.O. M (Peintre Officiel de la Marine) et participe à la décoration du paquebot transatlantique La Savoie, François Cachoud se tourne alors vers cette peinture de paysages illustrée de jeux d’ombres et de clairs obscurs qui deviendra son leitmotiv pictural. Elle lui assurera une notoriété grandissante qui débutera en devenant hors concours et médaillé de bronze à l’Exposition Universelle de 1900.


Profondément attaché à sa région savoyarde, l’artiste jette l’ancre dans les années 10 dans le village de Saint-Alban-de-Montbel, où sa maison de campagne Le Grillon aux abords du lac d’Aiguebelette, devient le sujet de ses toiles lunaires. Comme un couronnement, l’artiste remporte une médaille d’or à l’Exposition Universelle de 1937 et devient membre du Comité du Salon en 1940. François Cachoud décédera en 1943 à l’âge de 77 ans. Il est inhumé avec son épouse Rosine dans son village de Saint-Alban-de-Montbel. 

Max PIETSCHMANN (1865 - 1952)



   Max PIETSCHMANN a laissé une œuvre diverse, riche et largement méconnue. L’artiste allemand aura partagé de nombreuses cultures au gré de ses voyages, épousé différents mouvements picturaux, et bien évidemment traversé les affres des guerres qui déchirèrent l’Europe. Celui qui naquit et mourut à Dresde nous laisse le témoignage d’un art pleinement maîtrisé qu’il soit académique avec ses nus, symboliste avec ses naïades et ses combats de centaures, ou impressionnistes dans ses œuvres marines. L’artiste naît le 28 avril 1865 et intègre pour six années en 1883, l’Académie des Beaux-Arts de Dresde où il s’initie auprès de Léon Pohle (1841 - 1908) et du peintre belge Ferdinand Pauwels (1830 - 1904).


A l’instar de nombreux artistes empreints de liberté et réfractaires à l’Académisme, Max Pietschmann rejoint la colonie de peintres pleinairistes de Goppeln fondée par Carl Bantzer (1857 -1941). C’est alors le temps du voyage. Accompagné de l’artiste Hans Unger (1872 – 1936), il part vers l’Italie où il résidera deux années. Max Pietschmann intègre l’Académie Julian à Paris et sera primé lors de l’Exposition Universelle de 1900. Il revient s’installer à Dresde et âgé de 49 ans en 1914, échappera sans doute à la mobilisation. Au sortir de la Grande Guerre, la colonie de Goppeln trouve son prolongement dans la création du Dresdner Sezession Gruppe où Max œuvre de façon marginale.


Le fil de l’œuvre de Max Pietschmann se perd alors dans les années de déluges qui suivront. Sa peinture éloignée de tous mouvements picturaux fut peut être alors de commande ou de subsistance. Quoi qu’il en soit, l’artiste qui s’éteint en 1952 à 87 ans, nous laisse les fragments d’une œuvre brillante et trop vite oubliée.