dimanche 30 janvier 2011

Gustav WENDLING (1862 - 1932)



   Gustav WENDLING est né en Allemagne en 1862 dans la petite ville de Büddenstedt. Il fait ses études artistiques à Brunswick puis intègre à dix-sept ans l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf où il aura pour maître le peintre romantique Eugène Dücker (1841 – 1916). Le New York Times nous apprend qu’il débarque du steamer Werra appartenant à la compagnie North German Lloyd le 4 avril 1886 en provenance de Brême. Peut être connaissait-il déjà une certaine notoriété pour que le quotidien soulignât son arrivée ? Il n’a pourtant que 24 ans. La raison de ce voyage nous est connue. Gustav Wendling rejoint Milwaukee où une colonie de peintres allemands travaille à la production de panoramas et cycloramas de la guerre de Sécession*. L’homme d’affaire d’origine allemande William Wehner a créé The American Panorama Company et recrute des peintres germaniques pour réaliser ces grandes fresques historiques qui vont connaître un fort engouement jusqu’au début du XXème. Le succès en Allemagne de celles illustrant la guerre franco-prussienne n’y est pas étranger. Gustav Wendling apparaît sur cette photo de 1886 avec un chapeau melon noir en compagnie de ses collègues devant le cyclorama The Battle of Chattanooga.


Après son retour à Düsseldorf en 1890, il continue de travailler sur ces œuvres monumentales et le panorama Blücher traversant le Rhin à Kaub sera vu lors de son exposition à Düsseldorf en 1902 par pas moins d’un demi million de visiteurs


Gustav Wendling réalise à la même époque ce très beau portrait du peintre Otto Shon-Rethel (1877 - 1949) qui fera partie du Sonderbund. Ce groupe de jeunes artistes contemporains de Düsseldorf se rendra célèbre pour ses expositions d’art où figureront de nombreux artistes d’avant-garde européens. En fond, Gustav Wendling fait figurer une de ses œuvres Dans l’église réalisée en 1898. En 1909, il s’installe à Brunswick. Avec une touche impressioniste, son oeuvre s'oriente vers des paysages et des marines peintes à Emden et en Hollande (ci-dessous).


Gustav Wendling prend se retraite en 1927 et décèdera cinq années plus tard dans la ville de Königslutter à quelques kilomètres de son lieu de naissance. Ses oeuvres sont présentes dans les musées allemands de Berlin, Düsseldorf et d'Essen.

* : vous retrouverez à l'adresse suivante http://www.atlantacyclorama.org/history.php l'histoire complète du célèbre cyclorama sur la bataille d'Atlanta. Le concours de Gustav Wendling à sa réalisation est fortement probable.  

dimanche 23 janvier 2011

Jean GOBAILLE (1895 - 1969)


L'arbre jaune

   Jean GOBAILLE est né en 1895 à Rennes. Sa formation artistique nous est inconnue et il semble qu'il fut également militaire de carrière. Son oeuvre est essentiellement régionale. Jean Gobaille peint sa ville de Rennes : le marché des Lices, la place Railler du Baty, la basilique Saint-Sauveur ou les quais la nuit (ci-dessous). Il illustre également les ports et plages de Bretagne tels que le Pouliguen, le Croisic ou Saint-Briac. Le premier achat de l'Etat remonte à 1923. 
 
 
La prière à la Vierge

Il expose en 1932 aux Galeries Jobbé-Duval à Rennes. L'Ouest Éclair en fait le compte rendu suivant dans son édition du 15 décembre : "[...] un de nos meilleurs artistes rennais, le peintre Jean Gobaille fait une exposition de ses dernières oeuvres ; l'Automne au Thabor, c'est ainsi qu'il a intitulé l'ensemble des toiles sur lesquelles il fait revivre, d'une façon éclatante, les plus beaux coins de notre merveilleux Jardin des Plantes". Cette même année l'état se porte acquéreur d'un pastel L'incendie de l'ancienne chapelle des calvairiennes à Rennes pris sur le vif en avril 1931 (ci-dessous).
L'artiste s'éteindra dans sa ville de Rennes en 1969.

George Herbert MACRUM (1875 - 1970)


  
   George Herbert MACRUM naît en 1875 à Pittsburgh en Pennsylvanie. Il fera ses études artistiques à The Art Students League de New-York. Cette école fut fondée l’année même de la naissance de George Macrum par un groupe d’artistes qui comptait de nombreuses femmes. L'enseignement s'y voulait en rupture avec celui plus académique et conservateur de la National Academy of Design. The League verra passer en tant qu’étudiants, enseignants ou conférenciers les plus grands noms des arts américains comme Winslow Homer, Man Ray, Norman Rockwell ou plus proches de nous Roy Lichtenstein et Mark Rothko. Vers 1902, George Macrum y débute sa formation. Il aura pour professeurs les artistes impressionnistes Franck V. DuMond (1865 – 1951) et Birge Harrison (1854 – 1929). John F. Carslon (1875 - 1947) qui partage son logement avec lui, le définira comme "a young bon vivant". Il expose dès 1908 à the Pennsylvania Academy et sera médaillé en 1911 (Appalachian Expo à Knoxville) puis en 1915 à la Panama Pacific Expo de San Francisco. Il semble que George Macrum ait trouvé rapidement sa place à The League car on le retrouve membre de jury d’expositions dès 1912. Il se marie avec la poétesse Grace Fallow Norton (1876 - 1956) et le couple part pour l’Europe. Plusieurs années durant, ils visitent la Cornouaille anglaise (ci-dessus Polperro Roofs), la Bretagne comme ces deux peintures des églises de Ploaré et Locronan en témoignent, Paris (Seine River View, 1920) mais aussi le sud de la France (Nice, Collioure) et l’Italie (Venise). 


A son retour, le couple s’installera à Sloatsburg au nord de New-York. L’artiste avec six autres peintres fait partie du groupe The Painter Friends qui expose dès 1917 à Rochester. George Macrum est particulièrement actif jusque dans les années 30 avec des œuvres illustrant la ville de New-York mais aussi l’activité portuaire des docks comme dans ces deux œuvres New York from New Jersey.


A partir de ces années et jusqu’à sa disparition en 1970, les oeuvres de George Macrum se font plus discrètes. Peut-être fort de sa riche expérience se consacra-t-il alors pleinement à son métier d’enseignant ?

vendredi 14 janvier 2011

Paul JOBERT (1863 - 1942)



   Paul JOBERT est né le 19 août 1863 à Tlemcen en Algérie. Sa formation est des plus solides car il sera l’élève de Jules Bastien-Lepage (1848 - 1884), du peintre orientaliste Benjamin Constant (1845 - 1902) et du Grand Prix de Rome de 1861, Jules Joseph Lefebvre (1836 - 1911). Paul Jobert connaît rapidement le succès. Si son œuvre comporte des portraits, les marines seront sa prédilection. Dès 1886, il devient Sociétaire des Artistes Français et à partir de 1888, expose au Salon de Paris. En 1889, âgé seulement de 26 ans, il remporte une Mention Honorable lors de l’Exposition Universelle de Paris. Les premiers achats de musées ont lieu à partir de 1893 dont le tableau Grandes manœuvres de l’Escadre du Nord qui lui vaut une médaille de 3ème classe.


En 1896, Paul Jobert expose à New-York à l’American Art Association puis l’année suivante, aux Galeries Knoedler. Cette même année 1897, l’exposition se déroule également à Philadelphie aux Galeries Caldwell. Plusieurs toiles intègrent les collections de Georges W. Elkins*. Après avoir reçu deux médailles, Paul Jobert est mis Hors Concours en 1897. La suite de sa carrière sera couronnée de lauriers : Peintre Officiel de la Marine, chevalier de la Légion d’Honneur en 1908 puis officier, Président de la Société Internationale des Peintres de Marines mais aussi Conservateur du Musée de Constantine.


Paul Jobert a également illustré la Grande Guerre. Il a 51 ans en 1914 et n’est donc pas mobilisé. Il accompagnera sur le front l’auteur-compositeur et chansonnier breton Théodore Botrel (1868 – 1925). Maurice Barrès dans la préface du livre paru en 1915 Les Chants du Bivouac nous explique ; Millerand a fait une jolie chose. Il a chargé Botrel de se rendre "dans tous les cantonnements, casernes, ambulances et hopitaux, pour y dire et chanter aux troupes ses poèmes patriotiques". Et depuis trois mois le bon chansonnier circule au milieu de nos troupes, amusées et intéressées […]. Le livre est illustré de 107 dessins à la plume de Carlègle (1877 - 1937) et d'un portrait de Botrel portant cette dédicace "au vaillant chansonnier des armées, au bon camarade Botrel, souvenir de notre campagne de Flandre, Paul Jobert".




La peinture de Paul Jobert a évolué avec le temps. Les grands tableaux aux sujets militaires laisseront la place progressivement à des toiles impressionnistes où les effets lumineux de brume, de soleils couchants et de reflets aquatiques sauront parfaitement se répondre. Londres, Dieppe, Honfleur, La Rochelle, Casablanca, Beyrouth, Terre-Neuve,… les toiles de Paul Jobert sont autant de témoignages de la passion de l’artiste pour la mer, ses voiliers et ses ports. L’artiste s’éteint en 1942 à l'âge de 79 ans dans la ville de Constantine en Algérie.

* : Pour la petite histoire, ce fils du grand collectionneur et banquier William Lukens Elkins lèguera en 1919 à Philadelphie ses collections évaluées alors à la modique somme de 2,5 millions de dollars.

dimanche 9 janvier 2011

Armin HANSEN (1886 - 1957)



Autoportrait (détail),
1914. Armin Hansen
   Le père d’Armin HANSEN, Herman Wendelborg Hansen (1854 - 1924) fut un artiste renommé de l’Ouest américain. Né au Danemark, il émigre en Angleterre puis vers l’Amérique en 1877. Son travail d’illustrateur pour les chemins de fer le fait partir vers l’Ouest et c’est à San Francisco qu’Armin Hansen voit le jour en 1886. Son père sera son premier professeur. Armin débute sa formation au Mark Hopkins Institute où il sera l’élève du grand peintre américain Arthur Mathews (1860 - 1945). Il part vers l’Europe et complète son apprentissage pendant deux années aux Beaux-Arts de Stuttgart auprès du peintre de marines Carlos Grethe (1864 - 1913) et aux Beaux-Arts de Munich. Il expose à Paris, Amsterdam et Bruxelles où il reçoit en 1910 un Premier Prix à l’Exposition Internationale.


Ce n’est qu’en 1912 à l’âge de 26 ans qu’Armin Hansen revient à San Francisco après avoir voyagé en Europe et surtout navigué pendant plusieurs années sur des bateaux de pêche. Il rejoint Monterey et Carmel, villes côtières et voisines du sud de San Francisco, cœur de l’impressionnisme californien. Artiste au talent reconnu mais aussi enseignant, il deviendra un membre actif de cette colonie créant la Carmel Art Association en 1918 et plus tard en 1937, le Carmel Art Institute. L’œuvre d’Armin Hansen reflète une parfaite connaissance du monde maritime et ses peintures rythmées aux contrastes puissants illustrèrent fréquemment les gens de mer auxquels l’artiste exprimait un fort attachement.


Armin Hansen sera membre de nombreuses institutions prestigieuses (National Academy of Design, San Franscisco Art Association, …) et remportera de nombreux prix. Il décède en 1957 à Monterey.

vendredi 7 janvier 2011

Jules Pierre VAN BIESBROECK (1873 - 1965)


Autoportrait, Gand 1891.
Jules Van Biesbroeck

   Dans le numéro 2 de la revue France-Afrique de mars 1931, Fernand Arnaudiès, auteur d'une biographie de l’artiste, nous relate de façon savoureuse les débuts de Jules Pierre Van Biesbroeck. L'autoportrait ci-dessus réalisé par l'artiste à 18 ans illustre à la perfection la scène qui nous est contée.   
Jules Van Biesbroeck naquit le 25 octobre 1873 à Portici, à quelques lieues de Naples, durant un voyage que ses parents effectuaient en Italie. Ce voyage se prolongea sensiblement, car l'enfant avait deux ans quand sa famille regagna la Flandre Orientale. De très bonne heure, le futur «magicien des couleurs» s’adonne à la peinture et aussi à la sculpture sous la direction de son père Jules Van Biesbroeck, qui fut un peintre célèbre et un ciseleur délicat. A quatorze ans «l'apprenti» achève ses études académiques à l'Ecole des Beaux Arts de Gand. «Trop peu fortuné pour me procurer certains livres, - nous dit-il un jour, j'en copiais les gravures ou je les calquais. Ce travail tout mécanique finit cependant par me donner une telle sûreté, que je lui dois en partie ma facilité à dessiner de mémoire et d'imagination». A 15 ans, il compose son premier tableau : Le Pâtre qui est acquis à l'Exposition triennale de Gand. Ce premier succès l'encourage. Il «bûche» ferme, revoit les matières enseignées à l'académie ; s'instruit à toutes les sources, et nanti d'un bagage fort pesant pour ses jeunes épaules, affronte le concours de Rome, à Anvers, avec une oeuvre admirable : Le Christ glorifié par les enfants. Mais il est, selon son expression favorite, «blackboulé». Déçu, mais non découragé, il jure de se venger par un grand tableau : rêve de débutant, qui veut étonner tout le monde. Qui ne l'a pas connu ? Il se venge en effet par une grande toile de 7 m. 50 sur 2 m. 60 : Le lancement d'Argos, brossée au cours de l'automne 1888 et admise au printemps suivant, au Salon des Champs Elysées, à Paris. La nudité absolue de ces géants qui mènent l'Argos à la mer en halant sur des cordes, scandalise quelque peu les censeurs.
Le jeune Van Biesbroeck est convoqué à Paris. Là, on s'attendait si peu à voir se présenter un petit gnome portant le béret, le pantalon court, et de gros bas de laine, que l'on exigea ses certificats d'identité. On ne le trouvait vraiment pas à l'échelle... En quelques heures, toutefois:, les «nudités» furent habilement drapées. Le petit belge au béret, l'enfant de quinze ans, occupe alors la presse. On le questionne, on le dévisage, on crie au prodige. Et il obtient, renversant le processus habituel, une mention honorable. «J'entends, nous dit-il encore, l'exclamation du vieux Papa Bouguereau : Hein, comme le bon David au ciel doit être heureux!...». A suivre.

dimanche 2 janvier 2011

Kurt PEISER (1887 - 1962)



   Kurt PEISER est né à Anvers en 1887. Son père chimiste lui donne ses premiers cours de dessin. Il débute sa formation artistique à l’Académie d’Anvers et sera l’élève du peintre réaliste Gérard Jacobs (1865 – 1958). Comme son maître, Kurt Pieser devient un peintre de marines. Il expose pour la première fois en 1907 à Anvers, puis à Bruxelles en 1908 où une de ses œuvres se fait remarquer. Pour subsister, il sera marin une dizaine d’années. Sans doute, la dureté de cette expérience influencera-t-elle toute son œuvre inscrite dans le courant dit d’expressionnisme ou de réalisme social commun à d'autres artistes belges comme Pierre Paulus (1881 - 1959) et avant lui, Constantin Meunier (1831 - 1905). Au début des années 10, l’œuvre de Kurt Peiser se tourne résolument vers la description de la condition humaine dans toute sa pauvreté : celle des ports où ouvriers, prostituées mais aussi chevaux de trait partagent une même vie miséreuse. La crudité de cette réalité choque et lors d’une exposition à Anvers en 1914, Kurt Peiser est poursuivi pour atteinte aux bonnes mœurs.


Il épouse l’artiste Renée Groeninckx et le couple s’installe en 1922 à Ixelles où naîtra leur fille Irma la même année. Artiste reconnu, Kurt Peiser fait l’objet d’une rétrospective remarquée à la célèbre Galerie Georges Giroux en 1929. Il sera un résistant communiste actif durant la seconde guerre mondiale en faisant notamment partie du mouvement clandestin belge Front de l’Indépendance. D’origine juive, il refusera de porter l’étoile jaune et échappera par bonheur à la déportation. Après guerre, il devient un enseignant passionné et travaille la gravure et la peinture sans relâche. Fumeur invétéré, il décède d’un cancer des poumons en 1962 après une vie d’engagement et de passion. Son épouse décèdera sept années plus tard en 1969.

samedi 1 janvier 2011

Bonne Année 2011


Bretagne, fille au bord de mer, 1937
Florence HENRI (1893 - 1982)
Collection Centre Pompidou,  RMN