Crue de la Seine à Paris, 1910 |
Hippolyte LÉTY est né le 24 janvier 1878 à Vienne
en Isère. En dépit d’une carrière de professeur aux Beaux-Arts de Tourcoing dans
le Nord, l'artiste restera très attaché à l’Isère où il prendra sa
retraite. Sa formation aura été des plus solides ; de l’initiation d’Antoine-Christian
Zacharie dit Tony Zac (1819 - 1899) à Alexandre François Bonnardel (1867 -
1942) aux Beaux-Arts de Lyon, et enfin à Paris, auprès de Luc-Olivier Merson
(1846 - 1920), Léon Bonnat (1833 - 1922) et Ferdinand Humbert (1842 - 1934). L’artiste
sera médaillé aux Salons (1908, 1926) et recevra en 1925 le prix Raigecourt-Goyon.
La peinture d’Hippolyte Léty aura fortement évolué. L’académisme de Galathée et Polyphème primé au Salon de 1908 (ci-dessus), laissera place à une peinture aux accents impressionnistes mais qui deviendra au fil du temps plus figurative et commune. Hippolyte Léty aura peint sa ville de Vienne, les bords du Rhône mais aussi la montagne et la Méditerranée. L’artiste décède en 1959 à l’âge de 81 ans. Nous reproduisons ici in extenso un article du Journal de Vienne et de l’Isère écrit par Prosper Gien et paru en décembre 1941 qui relate en détail le parcours du peintre.
La peinture d’Hippolyte Léty aura fortement évolué. L’académisme de Galathée et Polyphème primé au Salon de 1908 (ci-dessus), laissera place à une peinture aux accents impressionnistes mais qui deviendra au fil du temps plus figurative et commune. Hippolyte Léty aura peint sa ville de Vienne, les bords du Rhône mais aussi la montagne et la Méditerranée. L’artiste décède en 1959 à l’âge de 81 ans. Nous reproduisons ici in extenso un article du Journal de Vienne et de l’Isère écrit par Prosper Gien et paru en décembre 1941 qui relate en détail le parcours du peintre.
Les usines Kulhmann à Saint-André |
Rencontre avec Hippolyte LÉTY
C’est dans la petite maison familiale blottie
à mi-coteau de St-Marcel que nous avons voulu rencontrer le bon peintre
viennois H. Léty. Par le petit escalier étroit, nous avons
gagné l’atelier du peintre et le balcon, duquel on aperçoit, dans cette brume
bleutée qui est l’ambiance même de nos contrées rhodaniennes, le contour
imprécis des collines de la rive gauche et le fleuve qui fuit vers la Provence
au soleil éternel. Nous avons un moment admiré le site où les tons de
l’arrière-saison jetaient leurs ors abondants avant de revenir nous asseoir près
du chevalet où le peintre travaillait à un panneau décoratif représentant
Vienne. Notre région tient d’ailleurs dans la
peinture de Léty une place prépondérante, une place de choix, la première place
même, et l’artiste excelle à traduire par les colorations de sa palette où les
bleus dominent, ce « climat » particulier, cette ambiance grise et
brumeuse que nous retrouvons avec plaisir dans ses œuvres rhodaniennes.
Elève du cours municipal de dessin que
professait alors Tony Zac*, Hippolyte Léty eut pour condisciples André Bel,
Henry et Baptiste Jacquier qui devaient eux aussi continuer dans cette voie.
Les dispositions naturelles de l’enfant furent remarquées par le maître qui
aussitôt s’intéressa à lui, le guida, le conseilla. A 14 ans, Hippolyte Léty travaille chez un
peintre plâtrier de la rue de l’Éperon, le père Domer, sans pour cela cesser de
dessiner. Un compagnon plâtrier qui travaille dans le même atelier lui montre
quelques essais. Comme l’enfant après avoir passé sa journée à barbouiller, il
prend le soir venu des pinceaux plus fins et travaille quelques petites études. La vocation se précise. Hippolyte Léty sera
peintre. A l’âge de 17 ans, il entre aux Beaux-Arts à Lyon où il poursuit avec
l’aide de Bonnardel. En 1897, deux ans plus tard, Léty titulaire de la Bourse
départementale de l’Isère, est à Paris où il a pour maître successivement Luc
Oliver Merson, Bonnat et Ferdinand Humbert.
En 1908, il obtient une médaille d’or au
Salon des Artistes Français. Trois ans plus tard, nous le trouvons professeur
de dessin à l’École des Beaux-Arts de Tourcoing. Il y restera jusqu’en 1938.
Mais il ne cesse de peindre. Aux brumes du pays natal, viendront s’ajouter
parmi les sites qui l’inspirent ce ciel bas et gris du Nord qui pèse sur des
paysages sans enthousiasme, mais non dépourvu de poésie. Depuis son retour dans notre ville, H. Léty a
fait plusieurs expositions fort goutées ; celle qui vient de se clore à
Lyon, à la Galerie Roger, a été un succès. Le vernissage qui a lieu aujourd’hui même à
la Galerie Art-Curiosités, rue Poète-Martial, permettra aux compatriotes de
l’artiste de voir jusqu’au 10 janvier, quelques-unes de ses meilleurs œuvres. Parmi celles-ci nous citerons « Porte à
Orgon », « Soleil du soir aux Martigues », « Lever de
soleil au Lac de Nantua », « Le Lac de Brume au Mont Pilat »,
« Le Puy des Fées », « Vallée du Rhône vue de Pipet »,
« La Place Pillard », « Saulaie à Estressin », « Vieux
pont sur la Gère », « Le Rhône et le Mont Pilat », etc… Effets du matin, effets du soir où l’intimité
des paysages est plus prenante, voilà les heures plus spécialement choisies par
Léty pour planter son chevalet et fixer sur sa toile des notations,
délicatement colorées, justement observées, baignées d’une lumière douce et
bleue, tout cela avec un souci d’expression sincère et de vérité.
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