samedi 6 avril 2013

William Frederick RITSCHEL (1864 - 1949)



   Wilhelm Friedrich RITSCHEL naît à Nuremberg en Bavière  le 11 juillet 1864. Son père, fonctionnaire le fait étudier à l’École latine. Sans doute en lien avec l’apprentissage technique dispensé par l’École, Wilhelm embrasse le métier de marin à 18 ans. 
Il réalise ses premières esquisses et leur qualité n’échappe pas au Capitaine de navire. L’histoire dit que c’est lui qui aidera le jeune Wilhelm à intégrer l’Académie Royale de Munich. Il y aura pour maîtres Karl Raupp (1837 - 1918) et Friedrich August von Kaulbach (1850 - 1920). Wilhelm voyage et visite la Norvège, la Hollande, la France et découvre l’Europe du Sud.


A 31 ans, il émigre aux Etats-Unis où il deviendra pour la postérité William Frederick Ritschel. L’artiste rejoint sans doute Milwaukee où une colonie de peintres allemands travaille à la production de panoramas et cycloramas. L’homme d’affaire d’origine allemande William Wehner avait créé The American Panorama Company et recrutait des peintres germaniques pour réaliser ces grandes fresques historiques qui vont connaître un engouement jusqu’au début du XXème. Il est fort probable que l’arrivée tardive de William Ritschel en 1895 vint pallier le retour vers l’Europe de certains de ces artistes tels Gustav Wendling (1862 – 1932)*, Otto Dinger (1860 – 1921) ou Wilhelm Schroeter (1849 - 1904).
 

 
William travaille ensuite pour la célèbre revue illustrée Collier's Weekly pour laquelle il produit en 1898 à la Havane une série d’illustrations de la guerre hispano-américaine. Le début des années 1900 est pour lui l’occasion de parcourir la côte Est des Etats-Unis peignant les rivages du Maine, du Massachussetts ou de la Nouvelle Écosse. Il intègre rapidement la communauté artistique en devenant membre du Salmagundi Club et de la New-York Watercolor Society, et connaît dès lors une ascension rapide.
 

C’est en 1905 qu’il expose pour la première fois à la National Academy of Design. S’il restera toujours proche de New-York, les années 10 sont l’occasion pour lui de voyager vers l’Ouest jusqu’en Californie. Il découvre Carmel sur la Côte pacifique et devient le pionnier de la colonie d’artistes qui y œuvrera. William revient en Europe et peint à Katwijk aan Zee sur la côte Hollandaise. L’artiste obtient des prix majeurs comme le Carnegie Prize en 1913 et la médaille d’or du National Art Club en 1914, puis celle de l’Exposition internationale Panama-Pacific à San Francisco en 1915. Devenu en 1914 américain et, honneur suprême, Académicien à la National Academy, l’artiste construit en 1917 à Carmel un château qui surplombe du haut des falaises, les vagues de l’océan Pacifique que l’on retrouvera si sensiblement peintes dans ses toiles.  


Cet ancrage n’empêche par William Ritschel de partir en 1924 pour un tour du monde de deux années qui le verra voyager en Europe, en Orient et dans les Mers du Sud, notamment à Tahiti où il résidera. En 1926, il revient à New-York et expose ses œuvres à la Galerie Milch, mais aussi en Europe ; à la Royal Academy de Londres et au Salon de Paris où il recueille une mention honorable. Les années 30 sont pour lui l’occasion de côtoyer les artistes de la colonie de Carmel. Il peint sa fameuse peinture, L’épave (ci-dessous) souvenir de jeunesse où à l’âge de 19 ans en partance vers l’Amérique de Sud, le jeune Wilhelm croisa un vaisseau fantôme dans la Mer des Sargasses. 
 

William Ristchel s’éteint à Carmel en 1949 à l’âge de 85 ans auprès de sa troisième épouse Nora. Au mois d’octobre 1949, son compatriote Armin Hansen (1886 -1957)* lui rendra hommage lors d'une exposition commémorative dans la ville de Carmel qui conserve des toiles de l'artiste comme de très grands musées de par le monde.


William Ristschel, comme son ami Paul Doughery (1877 - 1947), s’inscrit dans l’héritage artistique de l’œuvre marine de Winslow Homer (1836 - 1910). L’artiste qui durant la seconde Guerre Mondiale fit fondre ses médailles pour en gratifier la Croix Rouge, ne vécut que pour l’art, seul moyen à ses yeux de donner un sens à sa vie. Les voyages, les rencontres, mais surtout la mer, furent les ferments d’une œuvre brillante et de façon merveilleuse, celle d’un jeune marin allemand devenu par passion et volonté, un artiste majeur de l’impressionnisme américain. 



* : cf. biographies de ces artistes.

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