Wilhelm Friedrich RITSCHEL naît à
Nuremberg en Bavière le 11 juillet 1864.
Son père, fonctionnaire le fait étudier à l’École latine. Sans doute en lien
avec l’apprentissage technique dispensé par l’École, Wilhelm embrasse le métier
de marin à 18 ans.
Il réalise ses premières esquisses et leur qualité n’échappe
pas au Capitaine de navire. L’histoire dit que c’est lui qui aidera le jeune Wilhelm
à intégrer l’Académie Royale de Munich. Il y aura pour maîtres Karl Raupp (1837
- 1918) et Friedrich August von Kaulbach (1850 - 1920). Wilhelm voyage et
visite la Norvège, la Hollande, la France et découvre l’Europe du Sud.
A 31 ans, il émigre aux
Etats-Unis où il deviendra pour la postérité William Frederick Ritschel. L’artiste
rejoint sans doute Milwaukee où une colonie de peintres allemands travaille à
la production de panoramas et cycloramas. L’homme d’affaire d’origine allemande
William Wehner avait créé The American
Panorama Company et recrutait des peintres germaniques pour réaliser ces grandes
fresques historiques qui vont connaître un engouement jusqu’au début du XXème. Il
est fort probable que l’arrivée tardive de William Ritschel en 1895 vint pallier le
retour vers l’Europe de certains de ces artistes tels Gustav Wendling (1862 –
1932)*, Otto Dinger (1860 – 1921) ou Wilhelm Schroeter (1849 - 1904).
William travaille ensuite pour la
célèbre revue illustrée Collier's Weekly pour
laquelle il produit en 1898 à la Havane une série d’illustrations de la guerre
hispano-américaine. Le début des années 1900 est pour lui l’occasion de
parcourir la côte Est des Etats-Unis peignant les rivages du Maine, du
Massachussetts ou de la Nouvelle Écosse. Il intègre rapidement la communauté
artistique en devenant membre du Salmagundi Club et de la New-York Watercolor Society,
et connaît dès lors une ascension rapide.
C’est en 1905 qu’il expose pour la
première fois à la National Academy of Design. S’il restera toujours proche de
New-York, les années 10 sont l’occasion pour lui de voyager vers l’Ouest
jusqu’en Californie. Il découvre Carmel sur la Côte pacifique et devient le
pionnier de la colonie d’artistes qui y œuvrera. William revient en Europe et
peint à Katwijk aan Zee sur la côte Hollandaise. L’artiste obtient des prix
majeurs comme le Carnegie Prize en
1913 et la médaille d’or du National Art
Club en 1914, puis celle de l’Exposition internationale Panama-Pacific à
San Francisco en 1915. Devenu en 1914 américain et, honneur suprême, Académicien
à la National Academy, l’artiste construit en 1917 à Carmel un château qui surplombe
du haut des falaises, les vagues de l’océan Pacifique que l’on retrouvera si
sensiblement peintes dans ses toiles.
Cet ancrage n’empêche par William
Ritschel de partir en 1924 pour un tour du monde de deux années qui le verra
voyager en Europe, en Orient et dans les Mers du Sud, notamment à Tahiti où il
résidera. En 1926, il revient à New-York et expose ses œuvres à la Galerie
Milch, mais aussi en Europe ; à la Royal Academy de Londres et au Salon
de Paris où il recueille une mention honorable. Les années 30 sont pour lui l’occasion
de côtoyer les artistes de la colonie de Carmel. Il peint sa fameuse peinture, L’épave (ci-dessous) souvenir de jeunesse où à l’âge
de 19 ans en partance vers l’Amérique de Sud, le jeune Wilhelm croisa un vaisseau
fantôme dans la Mer des Sargasses.
William Ristschel, comme son ami
Paul Doughery (1877 - 1947), s’inscrit dans l’héritage artistique de l’œuvre
marine de Winslow Homer (1836 - 1910). L’artiste qui durant la seconde Guerre
Mondiale fit fondre ses médailles pour en gratifier la Croix Rouge, ne vécut que
pour l’art, seul moyen à ses yeux de donner un sens à sa vie. Les voyages, les rencontres, mais surtout la mer, furent les
ferments d’une œuvre brillante et de façon merveilleuse, celle d’un jeune marin allemand devenu par passion
et volonté, un artiste majeur de l’impressionnisme américain.
* : cf. biographies de ces artistes.
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