mercredi 24 novembre 2010

Frank Lewis EMANUEL (1865 - 1948)



   Frank Lewis EMANUEL est né en 1865 à Londres. Il étudie à l’University College puis à la Slade School fondée en 1871. Il y aura comme maître Alphonse Legros (1837 - 1911) installé à Londres depuis 1863 à l’initiative de son ami James Whistler (1834 - 1903), et qui sera plus tard naturalisé britannique. C’est peut être Alphonse Legros qui lui conseillera d’intégrer l’Académie Julian à Paris alors plus ouverte aux étudiants étrangers que l’Ecole des Beaux-Arts. Cette dernière décourageait les étudiants étrangers de s’inscrire notamment en imposant une épreuve de français réputée difficile. Frank Lewis Emanuel voyagera énormément à la fois en Europe et sur de multiples continents puisqu’il visitera l’Afrique du sud et l’île de Ceylan. Sa production sera très riche à la fois en tant que peintre, aquarelliste, illustrateur, graveur mais aussi critique d’art et même topographe.


Il débute ses expositions dans les années 1880 à la Royal Academy de Londres (il y exposera 38 fois !) mais aussi aux Salons parisiens. Il publie de nombreux articles notamment sur la topographie dans l’Architectural Review, le Manchester Guardian et Illustrations de Montmartre. Reconnu pour ses talents, Frank Lewis Emanuel enseignera la gravure à la Central School of Arts and Crafts entre 1918 et 1930 et sera président du jury de la Royal Drawing Society. Il s’éteint en 1948 à l’âge de 83 ans. La Tate Gallery conserve une de ses peintures Kengsiton Interior peinte en 1912.


La gravure ci-dessus nous présente des sardiniers dans le couchant. Les chaloupes sont caractéristiques de la fin du XIXème avec un mât d’artimon plus grand que celui de misaine. Les voiles sont au tiers et marquées par le faible apiquage des vergues. Elle fut sans doute exécutée lors du passage de l’artiste en pays breton. Nous savons que Frank Lewis Emanuel séjourna également à La Rochelle où il réalisa une peinture de l’entrée du port et de ses deux tours (photo ci-dessous).

dimanche 7 novembre 2010

Richard Gibbs Henry TOOVEY (1861 - 1927)


Autoportrait
Richard G. H. TOOVEY, Lith.
 
   Richard Gibbs Henry TOOVEY naquit en 1861 à Bruxelles où son père Edwin Toovey (1826 - 1906) travaillait en tant que peintre, aquarelliste et surtout lithographe. D’origine anglaise, Edwin Toovey s’était associé avec l’aquarelliste et lithographe Gustave Simonau (1810 - 1870)  pour fonder une importante imprimerie lithographique à Bruxelles. Le photographe Jules Géruzet (1818 - 1874) leur servit souvent d’éditeur. Nul doute que la vocation artistique de Richard naquit auprès de son père. Elle se traduira en 1888 par la lithographie ci-dessous de Richard représentant sous le titre The Scene Painter son père Edwin au travail. Richard Gibbs Henry Toovey fut très vite reconnu pour son talent. Elève de l’Arnold Lodge School, de l’école des Beaux-Arts de Birmingham et de celle de Paris, il reçut dès son plus jeune âge des bases solides en arts graphiques et commença à exposer dès l’âge de 21 ans. A cette époque, il présenta des gravures à la Royal Academy et au Salon de Paris.

The Scene Painter
Richard G. H. TOOVEY, Lith.

La lithographie ci-dessous représente deux sardiniers entrant dans le port de Concarneau en Finistère. Elle est datée de 1889. De retour de pêche, les sardiniers arrivent sous voile avec ici un vent bien absent. Les gréements se reflètent dans l’eau et les chaloupes n’ont guère de gîte. Un moment de quiétude rare pour ces bateaux plus accoutumés à la rudesse de la mer d’Iroise ou à l’effervescence de la vie portuaire de cette époque.

samedi 6 novembre 2010

Lionel WALDEN (1861 - 1933)




   Lionel WALDEN est né à Norwich dans le Connecticut le 22 mai 1861. Il connaît une jeunesse errante au gré des mutations de son père pasteur de l’Eglise Episcopale. Lionel Walden s’initie à l’art dans le Minnesota et rejoint assez jeune l’Europe. Il intègre l’atelier du célèbre portraitiste Carolus-Duran (1837 - 1917) qui accueille à cette époque une majorité de peintres anglais et américains. Il voyage et se rend en Angleterre, plus précisément à Cardiff dans le pays de Galles, où il expose dès 1893 à la Cardiff Fine Art Society. Il illustre la révolution industrielle notamment dans ses scènes de trains ou d’usine, mais peint aussi ses premières marines et clairs de lune dont il deviendra un maître. Lionel Walden vit à Falmouth puis revient à Paris où il expose aux Salons, et ce dès 1896 avec la fameuse peinture Les docks de Cardiff réalisée en 1894 et toujours visible au Musée d’Orsay. Il remporte une médaille d’argent à l’Exposition Universelle de 1900.
Son succès est certain même si Guillaume Apollinaire aura à son encontre cette phrase lapidaire et peu amène : « M. Lionel Walden peint des brumes avec trop de conscience et trop de brume ». Le "roi de la Bohème" comme il est nommé à Paris reçoit la Légion d’Honneur en 1910. Il ne cessera de voyager en Bretagne, mais aussi dès 1911 à l’invitation de son compatriote James Austin « Kimo » Wilder (1868 - 1934) à Hawaï. Subjugué par la beauté des îles, il s’y rendra de multiples fois. Lionel Walden peint en compagnie de l'artiste David Howard Hitchcock (1891 - 1943) des marines et donne des leçons d'art.
Si Hawaï garde pour cet artiste une affection toute particulière, la France fut incontestablement sa terre d’adoption. Malheureusement, il y décède accidentellement en 1933 dans la ville de Chantilly.


lundi 1 novembre 2010

William WILSON





   William WILSON est né au milieu du XIXème dans la ville d’Oldmeldrum dans l’Alberdeenshire, région située au nord-est de l’Ecosse. Il étudie l’art à la Royal Scottish Academy pendant neuf années puis quitte Edimbourg pour voyager sur le continent. William Wilson effectue un passage à Paris où il découvre le Louvre, les galeries du Musée du Luxembourg et les Salons et voyage en Bretagne. Il sera un peintre de marine reconnu exposant régulièrement entre 1884 et 1895 à l’Albert Institute Fine Art Exhibitions, la Royal Scottish Academy et dès 1885, à la Royal Academy of Arts de Londres. Son succès lui vaut en 1888, un article des plus élogieux dans The Piper O’ Dundee. Après avoir vécu à Edimbourg où seront nés ses quatre filles (Clara, Dora, Minnie et Edith) et son fils John, William Wilson restera surtout attaché à sa ville de Dundee dont le Musée conserve aujourd’hui certaines de ses œuvres.

 

samedi 30 octobre 2010

Marcel SAUVAIGE (1855 - 1927)




Marcel SAUVAIGE et son épouse
Camaret
   Marcel SAUVAIGE est né à Lille en 1855. Son père Louis Paul Sauvaige, élève de Jean-Baptiste Corot et de Charles-François Daubigny, fut un peintre de marines et lui transmis sa vocation. Marcel Sauvaige fut l’élève du célèbre peintre Emmanuel Lansyer (1835 - 1893), lui-même élève de Gustave Courbet. Sociétaire des Artistes Français dès 1884, il figura au Salon de ce groupement avec plusieurs mentions (honorable en 1903, médaille de troisième classe en 1906).
Marcel Sauvaige peint essentiellement en Bretagne qu’il découvre vers 1890 au travers du petit port de Camaret en Finistère. La ville reçoit alors la visite régulière durant l’été du « roi des ciels », le peintre Eugène Boudin (1824 - 1898). En 1891, Marcel Sauvaige sera le premier à s’y implanter en faisant construire une maison sur le crête de Pen Hat dominant le Toulinguet. Son ami peintre Charles Cottet (1863 - 1925) l’y rejoindra. Camaret accueille alors une communauté artistique variée avec l’homme de théâtre André Antoine (1858 - 1943), le peintre Etienne Bouillé (1858 - 1933), les écrivains Gustave Toudouze (1847 - 1904) et son fils Georges-Gustave (1877 - 1974) mais aussi le poète Saint-Pol Roux (1861 - 1940) au destin tragique.


La peinture de Marcel Sauvaige est proche de celle de son ami Charles Cottet, une peinture d’ombres, aux lumières fragiles et rares. Les deux hommes peindront notamment le port de Camaret dans ses dernières lueurs que l’on retrouve dans Rayons du Soir de Charles Cottet (photo ci-dessous) et Le port de Camaret présenté par Marcel Sauvaige au Salon en 1903 *.

Charles COTTET, Rayons du Soir
Musée d'Orsay

Empreint de réalisme, le groupe que l’on appellera « la Bande noire », composé de Charles Cottet, Lucien Simon, André Dauchez et René Ménard, peint une Bretagne sombre et mélancolique à l’opposé de la peinture claire des impressionnistes et des nabis. Les sujets tournent autour de la vie des pêcheurs et de la rudesse de leur existence. Charles Cottet en témoignera lors de son séjour à Ouessant en peignant des scènes intimistes poignantes **. La forte dévotion régnant sur ces terres de Bretagne est alors un thème largement illustré.


*   : Collection privée Alphonse de Rothschild, don de 1903 au Château-Musée de Dieppe.
** : Gens d’Ouessant veillant un enfant mort, Musée des Beaux-Arts de Quimper.