jeudi 9 décembre 2010

Georges Albert Etienne BELNET (1876 - ?)

    
   Attaché à l’Ecole Française, Georges Albert Etienne BELNET fut dessinateur, décorateur, aquarelliste, peintre et affichiste. Il est né à Dijon en Côte d'Or en 1876 et a oeuvré au XXème siècle. Incorporé le 4 août 1914, il illustra l’ensemble de la première guerre mondiale. Une de ses oeuvres L'Ambulance est reproduite dans le New York Times du 5 décembre 1915 qui évoque l'exposition Artistes soldats dans les Tranchées organisée par le Museum of French Art. L'article vante la sincérité et la rigueur des travaux présentés ne jouant ni sur les sentiments, ni sur l'horreur pour décrire la  guerre. Les aquarelles et dessins du front de Georges Belnet feront l’objet d’une exposition aux renommées Galeries Georges Petit en 1918 (photo ci-dessus). Il fait également partie des peintres de guerre exposés à Washington la même année.
Hormis cette parenthèse de quatre ans, il sera sociétaire des Artistes Français et présentera au Salon des paysages parisiens entre 1912 et 1920 mais aussi un paravent au Salon d'Automne de 1924. Georges Belnet peint la ville de Paris, la Bretagne et la Corse où il résidera. Il illustre le Grand Prix de Corse de 1921 (ci-dessous) ou l'agenda PLM (Paris Lyon Marseille) de 1924.  
Le tableau peint ci-dessous en 1922 à Kérity représente un cortège de femmes cheminant vers le cimetière pour un enterrement. Elles portent les mantelets de deuil dont la capuche était normalement rabattue sur la tête pour les proches parentes des défunts et rejetée sur le dos pour les autres. Un ciel lourd accentue le caractère tragique de la scène. Kérity, port de pêche du pays bigouden est sans doute frappé par la disparition d'un de ses bateaux. Nous savons que les campagnes de pêche en ce début de XXème furent des plus meurtrières. On reconnaît sur ce tableau la coiffe de Kérity et son noeud caractéristique. Qui sont ces ombres ? Où partent-elles ? Dans cette peinture presque énigmatique, Georges Belnet suggère le deuil plus qu’il n’en détaille l’expression. Notre regard butte à dessein sur le dos de ces femmes qui nous interdisent comme par pudeur l’accès à la scène. Avec leur pas pressés, ces femmes partent communier à la douleur d’un groupe dont le peintre n’est pas.

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