Paul JOBERT est né le 19 août 1863 à Tlemcen en Algérie. Sa formation est des plus solides car il sera l’élève de Jules Bastien-Lepage (1848 - 1884), du peintre orientaliste Benjamin Constant (1845 - 1902) et du Grand Prix de Rome de 1861, Jules Joseph Lefebvre (1836 - 1911). Paul Jobert connaît rapidement le succès. Si son œuvre comporte des portraits, les marines seront sa prédilection. Dès 1886, il devient Sociétaire des Artistes Français et à partir de 1888, expose au Salon de Paris. En 1889, âgé seulement de 26 ans, il remporte une Mention Honorable lors de l’Exposition Universelle de Paris. Les premiers achats de musées ont lieu à partir de 1893 dont le tableau Grandes manœuvres de l’Escadre du Nord qui lui vaut une médaille de 3ème classe.
En 1896, Paul Jobert expose à New-York à l’American Art Association puis l’année suivante, aux Galeries Knoedler. Cette même année 1897, l’exposition se déroule également à Philadelphie aux Galeries Caldwell. Plusieurs toiles intègrent les collections de Georges W. Elkins*. Après avoir reçu deux médailles, Paul Jobert est mis Hors Concours en 1897. La suite de sa carrière sera couronnée de lauriers : Peintre Officiel de la Marine, chevalier de la Légion d’Honneur en 1908 puis officier, Président de la Société Internationale des Peintres de Marines mais aussi Conservateur du Musée de Constantine.
Paul Jobert a également illustré la Grande Guerre. Il a 51 ans en 1914 et n’est donc pas mobilisé. Il accompagnera sur le front l’auteur-compositeur et chansonnier breton Théodore Botrel (1868 – 1925). Maurice Barrès dans la préface du livre paru en 1915 Les Chants du Bivouac nous explique ; Millerand a fait une jolie chose. Il a chargé Botrel de se rendre "dans tous les cantonnements, casernes, ambulances et hopitaux, pour y dire et chanter aux troupes ses poèmes patriotiques". Et depuis trois mois le bon chansonnier circule au milieu de nos troupes, amusées et intéressées […]. Le livre est illustré de 107 dessins à la plume de Carlègle (1877 - 1937) et d'un portrait de Botrel portant cette dédicace "au vaillant chansonnier des armées, au bon camarade Botrel, souvenir de notre campagne de Flandre, Paul Jobert".
La peinture de Paul Jobert a évolué avec le temps. Les grands tableaux aux sujets militaires laisseront la place progressivement à des toiles impressionnistes où les effets lumineux de brume, de soleils couchants et de reflets aquatiques sauront parfaitement se répondre. Londres, Dieppe, Honfleur, La Rochelle, Casablanca, Beyrouth, Terre-Neuve,… les toiles de Paul Jobert sont autant de témoignages de la passion de l’artiste pour la mer, ses voiliers et ses ports. L’artiste s’éteint en 1942 à l'âge de 79 ans dans la ville de Constantine en Algérie.
* : Pour la petite histoire, ce fils du grand collectionneur et banquier William Lukens Elkins lèguera en 1919 à Philadelphie ses collections évaluées alors à la modique somme de 2,5 millions de dollars.
3 commentaires:
En tant que petite-fille de Paul Jobert, je me permets d'apporter un correctif à cet article. Paul Jobert, en dépit de son âge, s'est engagé comme simple soldat dès la déclaration de guerre en 1914. Affecté à l'état-major du 9ème corps d'armée il a passé trois ans au front. Voir article Wikipédia.
Bien à vous,
Anne Châtel-Demenge
En tant que petite-fille de Paul Jobert, je me permets d'apporter un correctif à cet article. Paul Jobert, en dépit de son âge, s'est engagé comme simple soldat dès la déclaration de guerre en 1914. Affecté à l'état-major du 9ème corps d'armée il a passé trois ans au front. Voir article Wikipédia.
Bien à vous,
Anne Châtel-Demenge
contrairement à ce que l'on pourrait penser le décret du 9 septembre 1914 a rappelé sous les drapeaux bon nombre d'hommes qui n'avait pas l'âge dont Théodore Botrel qui fut décore de la médaille militaire par décret paru au journal officiel de la république le vendredi 18 mars 1921- il reçu également des mains du roi des belges Albert la médaille de l'ordre de Léopold II ainsi que la plus décoration de Serbie donner par le roi lui même
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